Apparue au Canada suite aux vagues successives d'immigrations européennes au XIXe siècle, la tuberculose s'est rapidement répandue à travers le territoire nord-américain jusqu'à en devenir la première cause de décès au Canada. Face à l'importante propagation de cette maladie infectieuse, le gouvernement fédéral se dota dès la fin du XIXe siècle de mesures afin d'isoler les tuberculeux dans des institutions hospitalières spécialisées en la matière. Ces établissements, dénommés sanatoriums, se voulaient un nouveau type d'institution autosuffisante et pavillonnaire fondée sur les concepts d'isolement, de cure d'air et de lumière, de repos et de contemplation de la nature.
Quoique les sanatoriums aient été très utilisés dans la première moitié du XXe siècle, l'efficacité des traitements antibiotiques et « l'apparition de progrès médicaux contemporains menèrent rapidement à l'obsolescence de ceux-ci à partir des années 1950. En occident, cette obsolescence des complexes sanatoriaux provoqua leur désaffectation, entraînant un cycle de recyclage, de reconversion médicale, de réhabilitation et plus souvent qu'autrement, de démolition. À quelques exceptions près, l'enjeu architectural et urbain ne fut pas perçu immédiatement, si bien que les démolitions et les lourdes rénovations conduisirent à la perte d'une part importante de l'histoire et du patrimoine climatique du XXe siècle.
Véritables témoins matériels du plus grand programme de santé du Québec, il est indéniable que les sanatoriums ont à ce titre, un droit de reconnaissance patrimoniale. L'objet de ce mémoire vise donc à documenter la valeur patrimoniale des ces bâtiments hospitaliers, et plus précisément celle du Sanatorium Lac-Édouard, et ce afin de guider la reconversion de celui-ci.