Interprétations spatio-temporelles de la place des Montréalaises
Amal El Hamdouchi analyse les différentes propositions des finalistes du concours pour l'aménagement de la place des Montréalaise d'un point de vue spatio-temporel dans son mémoire déposé en août 2020.
«Il va sans dire que l’espace, dans ses trois dimensions, est la matière première du concepteur. Mais qu’en est-il de la quatri.me dimension, le temps ? Depuis l’antiquité, l’Homme a tenté de comprendre son rapport au temps, cette notion qui échappe à toute définition. La question de la spatio-temporalité a changé de statut depuis la fin de l’ère industrielle, puisque les sociologues en ont fait un révélateur des structures sociétales de l’époque et un levier d’action pour le changement. Une reconquête du temps s’est amorcée dans les domaines de la géographie et de l’urbanisme à l’aube des années 2000 pour une gestion urbaine plus équitable et plus résiliente. Dans les domaines du design et de l’architecture, l’action est toujours timide. Une architecture spatio-temporelle reste encore à définir. Dans ce travail de recherche, nous proposons de considérer les différentes façons dont les participants finalistes du concours pour l’aménagement de la place des Montréalaises ont intégré cette dimension de spatio-temporalité dans leurs projets. Notre recherche aboutit à deux conclusions. D’abord que l’architecture est assurément une matière temporalisée, en ce sens que chaque forme spatiale induit une temporalité et vice-versa. Ensuite, qu’une culture temporelle est à construire chez les concepteurs s’ils veulent être en mesure d’accompagner les grandes mutations que le monde connait actuellement, notamment, pour la construction d’espaces urbains durables et résilients.»
Analyse des rythmes et mobilités des projets Anno, Au gré des flots et BWPN. Al Hamdouchi, 2020